Rwann Vonarx se démarque dans un autre concours littéraire

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Notre écrivain en herbe, Rwann Vonarx, fait encore parler de lui !

Il a remporté la 3e place du concours littéraire « Montre-moi ta voix » proposé par la Maison Richelieu Hébergement Jeunesse. Son texte est ainsi sélectionné pour composer un recueil qui sera publié au courant de l’automne 2021.

Un gros bravo !

Son texte :

Ici débute l’infini

La vie est d’une cruelle brièveté. L’on se plaît à projeter dans l’avenir les bonnes résolutions et félicités futures que celui-ci nous a déjà rattrapés et qu’une fois de plus, la déconvenue passagère, la chimère que l’on ne peut davantage reléguer, s’impose à l’esprit impatienté; mais, si l’on soupire un moment, on a pourtant tôt fait de renouveler le bail de l’illusion en lui donnant jusqu’à la semaine, au mois, à l’année prochaine. On ne s’avoue jamais complètement les desseins irréalisables que l’on forme à tout-va. À vrai dire, l’existence n’est toujours qu’espoirs et attentes, si ce ne sont les rares moments, trop fugaces, de pur bonheur, ce sentiment de liberté et de légèreté qui enivre. Néanmoins, ceux-ci se soldent inéluctablement, la fête finie, par un désoeuvrement encore plus cuisant que les autres, un désoeuvrement qui nous fait sentir avec plus d’acuité que jamais l’absurdité fondamentale de l’existence. 

Au fond, l’adolescence est peut-être la réalisation de cette injustice originelle, de l’évanescence de l’être, de la mortalité de nos corps… Injustice, oui, injustice! Alors que l’on est projeté sans armes dans l’inconnu, lorsque l’on croit enfin saisir l’univers dans toute sa vastitude, capturer entre ses doigts les dimensions du monde qui nous entoure, eh bien! alors, la vérité toute nue, celle qui fend l’âme, celle qui transperce le cœur d’un coup de sabre indifférent, la vérité apparaît dans une pluie d’étoiles étourdissantes; elle a depuis longtemps épousé la désillusion. Coupez, coupez! Voyons, ce scénario est à pleurer! La vie n’est-elle pas, malgré tout, magnifique? Sur les cimetières poussent des fleurs et sous l’histoire s’estompent, l’une après l’autre, les souffrances passées… Ce qu’il y a de choses à découvrir, de kilomètres à parcourir, d’yeux à rencontrer! Laissons ce texte désespérant et sortons dehors à la poursuite du hasard. Musique! Ici débute l’infini.